Comment calculer la rentabilité de son projet ERP industriel en 3 points

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Cruciale dans notre économie industrielle en récession post-COVID19, la connaissance de la rentabilité d’un projet permet de prendre les meilleures décisions possibles, au bon moment, pour le futur de sa PME industrielle. Alors quand il s’agit d’un projet qui vient constituer l’épine dorsale logicielle des flux d’informations et de gestion de l’entreprise et qui vient bouleverser la manière dont les collaborateurs échangent entre eux et travaille au quotidien, il est légitime de se poser la question de savoir si un tel logiciel est rentable.

 Intuitivement, nombreux sont les dirigeants à supposer que c’est le cas, sans vérifier avec des preuves tangibles que le projet ERP est une réussite, un échec ou un entre-deux mitigé. Face à la concurrence féroce que se livrent les entreprises industrielles du monde entier sur les marchés mondiaux ,à la difficulté pour ces mêmes entreprises de trouver des avantages concurrentiels fort et pérenne à long terme, il nous apparait capital de vous faire vous interroger sur les coûts qui vont venir grever votre compte de résultat.

 Vous l’aurez compris, calculer la rentabilité de son projet ERP industriel, quelques mois ou années après son implémentation, c’est permettre l’anticipation de l’avenir avec des pistes concrètes d’action :

  • Continuer avec le même socle ERP en prévoyant un remplacement à plus ou moins long terme ou faire faire des spécifiques en attendant.
  • Anticiper un changement dans les prochains mois.

 Dans cet article, pour définir votre retour sur investissement (ROI), nous allons vous aider à :

  • Déterminer des objectifs clair et précis
  • Estimer le coût total de la possession de l’ERP industriel
  • Évaluer les gains 

Déterminer des objectifs clairs et précis

 Lors de l’implémentation d’une solution ERP industrielle, il convient de se poser la question de la définition des objectifs. Ceux-ci vont agir comme des guides qui vont orienter vos décisions et permettre un meilleur choix de solution à la base.

 De manière identique, quand on évoque la rentabilité d’un projet ERP industriel, vous devez être en mesure de définir les objectifs courants de l’entreprise et non pas ceux qui ont guidé votre choix initial. En effet, un dirigeant avisé ne prend pas de décisions sur des informations passées qui ne présentent plus d’intérêts pour l’avenir.

 Une façon optimale de définir des objectifs clair et précis est d’utiliser la méthodologie SMART. Il s’agit d’un acronyme en anglais pour

  • Specific : votre objectif doit être spécifique ;
  • Mesurable : votre objectif doit être mesurable. Si possible, vous devez définir un indicateur clef de performance ;
  • Achievable : il doit être atteignable. Viser la lune, c’est bien ; l’atteindre, c’est mieux.
  • Relevant :  il doit être pertinent.
  • Temporal : Il doit être temporellement contraint.

 Le dirigeant d’une PMI spécialisée dans la mécanique générale pourrait définir les objectifs courants suivant :

  • Je veux que l’ERP industriel puisse me permettre d’identifier les projets les plus rentables/les moins rentables de l’entreprise.
  • Je souhaite que mon ERP industriel puisse être en mesure de gérer toute la chaîne de valeur de mon entreprise d’ici 3 ans.
  • Mes collaborateurs doivent pouvoir réaliser une commande fournisseur en moins de 3 minutes cette année.
  • Mes collaborateurs doivent pouvoir gérer les projets à l’affaire en moins de 3 minutes cette année.

Néanmoins, le retour d'expérience des dirigeants ayant implémenté une solution ERP est de pas essayer d'intégrer trop finement dès le début à cause de l'existence d'un écart entre la finalité du développement et la fin du développement.

 Estimer le coût total de la possession de l’ERP

Dans les années 80, l’entreprise américaine de conseil Gartner Inc a élaboré un concept permettant de mieux appréhender le coût total de la possession d’une solution logicielle : le TCO ou total cost of ownership. Pour l’IT glossary Search Gartner, « Pour l’IT, le TCO inclut l’acquisition, la gestion et la maintenance de l’infrastructure et du logiciel, les échanges ,les dépenses pour les utilisateurs et les coûts liés aux formations, aux pannes et autres sources de perte de productivité »

 L’intérêt de la méthode est d’avoir une vue sur les coûts apparents (prix de la licence ou de l’abonnement, coûts des prestations d’intégration et des divers accompagnements), mais également sur les coûts cachés comme la maintenance corrective et évolutive ou l’infrastructure.

Aussi, nous vous invitons à lister l’intégralité des coûts de possession de votre ERP parmi lesquels :

  •  les coûts des licences et abonnements ;
  • les coûts de l’infrastructure nécessaire et de la consommation électrique afférente ;
  • les coûts liés à l’achat de postes spécifiques pour faire tourner le logiciel ;
  • les coûts de mise en place (intégration, paramétrage et installation du logiciel) ;
  • les coûts de migration des données ;
  • le coût de la couverture assurantielle ;
  • le coût de la gestion de projet ;
  • le coût de formation ;
  • le coût de mobilisation des collaborateurs ;
  • le risque de panne, le coût des pannes et les conséquences sur la productivité des pannes ;
  • le risque de piratage des données ;
  • le coût du blocage de la productivité due à un système d’information inefficient ;

 Évaluer les gains

 L’évaluation des gains est l’inverse de l’évaluation des coûts.Il consiste à raisonner en termes d’apport positif de l’ERP dans votre organisation. Ce que vous pouvez constater en comparaison avec les années précédentes :

  • Une augmentation de la productivité avec l’automatisation de tâches et l’absence de double saisie des données en plusieurs endroits.
  • Une augmentation du chiffre d’affaires grâce à un module de CRM (acronyme de Customer Relationship Management ou gestion de la relation client) qui va permettre à vos commerciaux de faire plus de rendez-vous en moins de temps.
  • Une diminution des coûts via l’amélioration des stocks, la diminution systématique du taux d’erreurs, meilleure gestion de la production, etc.

 

Toute la difficulté de l’exercice réside dans l’attribution correcte des performances à l’ERP. Tout d’abord, il peut arriver que certains industriels mènent de front plusieurs chantiers de digitalisation en parallèle de leur implémentation de l’ERP. Dans ce cas, l’attribution des performances sera bien plus difficile. Ensuite, d’autres facteurs peuvent rentrer en ligne de compte, ce qui vient compliquer l’étude des causes.

 

Néanmoins, sans y passer un temps énorme, nous vous conseillons d’estimer ces gains dans un intervalle dans un même ordre de grandeur. Par exemple, passer 3 h pour être mesure de savoir que le gain de productivité se situe entre 40 000 € à 50 000 € / an est pragmatique plutôt que de passer la semaine pour estimer le gain à 42 213 €. La plupart du temps, cette méthode d’évaluation suffira largement.

A propos de l'auteur

Romain

Romain est ingénieur mécanicien de formation. Fort de son expérience avec les clients d'Obexto, il intervient sur des sujets d'efficience opérationnelle.

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